28 kilomètres de marche dans les jambes entre Alès et Moussac, une rencontre insolite avec des micro-guêpes et un village médiéval charmant : voici le résumé de ma journée sur la Régordane.
Mais la voie ne m'a pas accueillie à bras ouverts.
Une fois la voie Régordane retrouvée, j’ai eu ma première déconvenue. Un passage impossible à franchir en raison de travaux. Il n’y avait que cinq mètres, mais aucun des travailleurs ne s’est laissé amadouer.« Prenez la déviation !», «Ah, vous faites le chemin, ça en fait partie. » La déviation était du pipeau. J’ai recroisé les ouvriers. J’en ai pensé pas moins. Mon doigt du milieu me chatouillait. Et revenir sur mes pas, inenvisageable. SOS Google. Selon le grand manitou, il y avait un trajet. Selon moi, nada. Qu’une jungle d’herbes hautes jusqu'aux hanches pendant 2 km. Voyez-vous le sentier sur la photo ?
À Vézenobres j’ai finalement retrouvé la voie….oui, avec un ‘e’ et pas de ‘x’.
Cette dernière je l’avais. Après plus d’une semaine de solitude - mis à part les échanges avec des personnes croisées et mon homme matin et soir -, je converse avec moi-même, mes pieds, mon dos, une fleur ou un arbre. Et la myriade de chiens et chats croisés.
Je peux comprendre Tom Hanks dans “Seul au monde”. À un moment donné, on a besoin d’exprimer ses pensées à voix haute et d'échanger avec quelqu'un.
Donc, pour répondre à la question du bois magique avant-hier “Peut-on vivre seul ?”. Probablement pas moi.
Si vous m’avez lu jusque-là et certainement secoué la tête en vous disant que la marche ne me réussit pas…et bien, vous avez gagné la suite du récit J8.
À Vézénobres, très joli village médiéval, visite de la maison de la figue. Un parcours pédagogique incluant la découverte des charmants blastophages. Il s’agit de micro-guêpes de 1 à 2 mm se faufilant dans les fleurs de figues en les pollinisant. Seuls les blastophages ont ce pouvoir. Je vous la fais courte. Il paraît qu’on ne les avale pas en croquant un fruit mûr.
En tous cas, un pot de confiture et un vin d’apéritif de figues ont rejoint mon sac d’appoint qui explose…
Une quiche salade et une tarte marron-miel de châtaigniers plus tard, je reprends la route. En passant par le verger conservatoire de 100 espèces. Sur plus de 1 500 dans le monde.
Plus de traces de la tristesse d'Alès. Le printemps bombe le torse. La campagne est verdoyante et vallonnée. J’adore. Un vert tendre, des fleurs, parfois un Zéphir de jasmin et de lilas, des petites feuilles timides sur les ceps de vigne taillés en cordon.
De nombreux kilomètres plus tard en papillonnant par Ners, Brignon, Lascours - je pose mes pieds à Moussac. D’après le tracé alambiqué de la Régordane, il y aurait plus de 32 km pour atteindre la bordure de Nîmes demain. Un objectif ambitieux.
Maya, un commentaire un peu tardif mais ô combien admiratif ! Encore 32 kms ajd... c'est formidable d'aller au bout de sa motivation, de ses défis... en tenant le coup, surtout... malgré la solitude qui est aussi un poids à porter. Bravo !
1000 mercis pour tes reportages quotidiens, au travers des paysages et villages magnifiques de ta route... et aux anecdotes de la vie, rencontrées au long du chemin.
Bonne fin de périple. Amicalement
Anik
Bonjour Maya, je te souhaite plein d’entrain pour continuer ce périple ! Que d’expériences nombreuses et variées mais tu tiens le coup physiquement et moralement : bravo. Des bises d’encouragement Anne-Sophie