Qu’elle est ravissante, la ville de Fontvieille ! Le moulin Daudet trône en haut de la colline. L'esprit d’Alphonse y murmure de nombreuses lettres restées en suspens, des fables provençales, des lettres d’amour, de rupture parfois, des confidences, des aveux. Sans doute faut-il venir à l’aurore, avant le chant des cigales pour arriver à les saisir. La poésie de Fontvieille est telle que nous n’avons pas voulu la quitter. Nous reviendrons la semaine prochaine.
A Maussane, pour une fois, nous ne nous rendons pas au Moulin de Maître Cornille pour refaire le plein d’huiles d’olives noires maturées. Chaque kilo compte sur nos vélos.
D’ailleurs, Denis, le super véliciste de Stations Bee’s chez qui nous nous arrêtons pour changer les plaquettes de freins du Moustache, nous fait remarquer que nos vélos sont bien trop chargés et que nous ferions bien d’investir dans une remorque mono-roue.
La suite du trajet est particulièrement éprouvante. Après avoir fait la fête toute la nuit, le mistral est toujours en forme. Sur la départementale vers St-Rémy de Provence, notamment la montée de 3 km, chaque coup de pédale est un calvaire.
Entre Eygalières et Orgon, nous empruntons le Chemin Jean Moulin entre oliviers, vignes et pommiers. Le chef de la résistance était amoureux des Alpilles depuis son jeune âge et c’est d’ailleurs dans son maset d’Eygalières ainsi que dans sa demeure familiale de St-Andéol qu’il organisa la résistance.
La suite de notre avant-dernière étape reste compliquée. Elle nous conduit même sur d’interminables kilomètres sur la Nationale 7, évidemment chargée. Un entraînement pour la finale de demain, l’arrivée sur Marseille.
Après Mallemort, nous longeons la Durance, le second affluent du Rhône, après la Saône. Un peu après la Roque d’Anthéron nous bifurquons vers le superbe bassin St-Christophe de contention du Canal de Marseille, d'un bleu turquoise profond. Nous ne prenons aucune photo, la route ne s’y prête guère mais pas moins de 300 millions de m3 d’eau par an le traverse. Le Canal de Marseille achemine les eaux limpides de la Durance vers la seconde métropole de la France.
Après Vallelaure, puis Pertuis, nous voici enfin arrivés à la Tour d’Aigues. à notre dernière chambre d’hôtes de notre périple. Nos postérieurs sont en grève et nous nous affaisserons sur une jolie terrasse au lieu de nous trémousser au festival de danse de la ville.
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