J4 et déjà 100 km...
Si je devais résumer cette épopée en quelques mots : randonnée sur la Voie du Piémont, 44 000 pas, une vie de château qui n'en était pas, et une arrivée épuisée dans une chambre d'hôte absolument pas rustique.
Laissez-moi vous emmener dans les détails de cette aventure, à l'heure où la nuit s'installe.
La nuit au camping de Pépieux fut tout à fait convenable. J'ai repris la Voie du Piémont Pyrénéen - Camin Romieu à Azille, une petite ville pleine de charme. Le chemin, tracé sur une ancienne voie ferrée, serpente à travers des paysages bucoliques et au début ombragés.
Mais voilà, la température grimpe et atteint facilement les 30°C. Je ne croise presque personne. Cette quatrième voie de Saint-Jacques n’a pas encore la renommée qu’elle mérite; peut-être que les pèlerins préfèrent les monts après Carcassonne.
Je néglige de recharger ma gourde lors d'une pause diabolo menthe car je signale au patron que le réservoir de sa 4L - garée sur le terrain en pente- ….goutte. En conséquence, je joue les chameaux et rationne l'eau. Mais en fin de journée, plus une goutte d'eau dans mon propre réservoir ! Je décide alors de réserver la chambre d’hôte la plus proche. Ah, un château ! Personne ne répond au téléphone, je passe par Booking. Pas de chance, il faut grimper pendant 1,5 km. Motivée par l'idée de jouer à la châtelaine, je monte. À bout de souffle devant la grille, je vois trop tard un SMS m'annonçant qu’il n’y a personne pour m'accueillir.
Désespérée, je quémande de l’eau chez une voisine du château, une dame âgée aux prises avec trois petits garçons turbulents. Surprise, elle est la propriétaire mais a laissé tomber la gestion du château. Elle me conseille de rejoindre le village par un sentier tout proche. Google prend le relais et m'envoie sur des chemins envahis par les herbes hautes.
Je peste, le chariot fait la grève, et mon sac à dos semble décidé à se coucher par terre. Je le somme d'arrêter ses caprices, il reste de marbre. Le soleil, ça fait fondre mes neurones.
Enfin, je trouve une chambre d’hôte charmante à Rustiques, aménagée avec goût dans un ancien hangar à vin.
Quand j'arrive enfin, je suis au bord du malaise. J’ai tiré sur la corde un peu trop fort.
Demain, Carcassonne, enfin ! J’hésite à poursuivre jusqu’à Castelnaudary, royaume du cassoulet. Après tout, 100 km, c’est déjà pas mal. J'ai du travail à rendre pour une cliente qui coache les phobiques de l’avion (aucun risque pour moi), et travailler sur une tablette, ce n’est pas pratique. De plus, un cassoulet sous 30°C, je crains les dégâts…
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