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Photo du rédacteurMaya APRAHAMIAN

Rustiques - Carcassonne

Après une nuit sublime dans un lit king size sur un matelas extra-ferme, je traîne le matin, je papote… La maîtresse des lieux est une jurassienne qui a troqué l'univers professionnel des hôpitaux psychiatriques contre une vie à la campagne et les conversations prolongées avec ses hôtes. Elle prend le temps de discuter, à l'opposé de l'abattage des plateaux repas de certains gîtes.


Émue, elle relate le passage des parents qui retrouvent leurs enfants trentenaires lors de marches, sans nécessairement parler. Le plaisir de passer du temps ensemble, de se retrouver.


À chaque passage de ses invités, elle note dans son carnet intime quelques mots pour évoquer la personnalité de la personne reçue. Qu'aura-t-elle noté me concernant ? La femme épuisée, la demi-allemande ?


En tout cas, même en cinq jours, il est possible de faire des rencontres marquantes. Boostée par tant de bienveillance, je décide de l'exercer sur mon propre corps. À Trèbes, je m'octroie une trêve. La décision est prise : 12 km plus loin, la gare de Carcassonne. Je m'arrêterai là, il fait trop chaud. Ce n'est pas raisonnable. Une photo insolite d'un glacier accrochée sur le chemin ne suffit pas. Même si je bois énormément et que mon corps transpire comme rarement, je dois le ménager. N'allons pas titiller la néoplasie myéloproliférative, mon crabe colocataire qui s'est invité il y a quelques années, mais qui m'a fait prendre conscience de la nécessité de saisir la vie à bras-le-corps.


Les douze kilomètres s'égrènent, régulièrement des allées d'arbres, parfois des chênes, des platanes rescapés du chancre doré, des cyprès et une ribambelle d'essences que je ne saurais nommer. À l'approche de Carcassonne, les écluses se multiplient.


J'aperçois enfin la cité fortifiée… trop loin de la gare, au moins à 2 kilomètres. Tant pis, j'irai une autre fois, moins chargée.


L'intercités est presque à l'heure. Je savoure le luxe de la première classe, certains wagons sont en panne de climatisation, le mien non. Quelle chance ! À St-Charles, mon homme m'attend. Il sacrifie la vision du match de la France contre qui encore ? Je suis zen, mon sac est déjà vidé, au sens propre comme au figuré - surtout avec moi-même. Un passage au spa couronne les efforts intenses : 115 km en 5 jours, pas un ultratrail… mais mon corps me dit merci. Le mal de dos a disparu et grâce aux chaussettes en mérinos… zéro ampoules.


Merci de m'avoir suivie jusque-là. Hâte de vous faire partager de futures escapades ou récits. Une chose est certaine : l'écriture est devenue vitale !


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