Notre chambre d’hôtes d’hier soir était de loin la plus sympathique et surtout avec des hôtes aux petits oignons …ainsi qu’aux carottes, aux choux, au quinoa… Vous l’avez deviné, Jérome et Isabelle du Moulin du Pras cultivent et commercialisent leurs légumes totalement bios et bichonnés avec différentes tisanes ou décoctions. Quelques biquettes et oies ainsi qu’au minimum trois toutous très câlins viennent compléter le tableau familial. Plus des chambres d’hôtes et un dortoir. Et du 1er juillet au 31 août, table d’hôte tous les soirs. Nous l’avons testée et c’était divin : petites tartelettes aux herbes, wraps aux carottes extra fraiches et orties avec un vin de sureau en apéritif, quenelles maison aux oeufs des poules du Moulin accompagnées de riz aux herbes et carottes, un vin de la coopérative de Buxy (chardonnay - Côte Chalonnaise) et un vin rouge (pinot noir - également côte chalonnaise), vacherin aux pommes caramélisées et confiture d’orties avec une infusion céleri-basilic en digestif.
Pour faire face à cette montagne de travail colossale et garder leur optimisme, Jérôme et Isabelle se font aider par des wwoofeurs.
Je n’avais jamais entendu parler de cette forme d’aide. Le Wwoofing a été créé en 1971. Cet anglicisme signifie World Wide Opportunities on Organic Farms.
Bien plus que des stagiaires, les wwoofeurs sont donc tout simplement des bénévoles de tous les âges et de tous les horizons donnant de leur temps dans des exploitations agricoles biologiques. En retour, les hôtes offrent le gîte et le couvert.
Le matin, nous reprenons la route qui démarre fort avec une côte de 3,5 km. Nos pédales nous guident sur la Voie Verte. Cluny est l’écrin idéal pour la pause hydratation de la matinée. Célèbre pour son abbaye et ancien haut-lieu spirituel, ses bâtiments abritent également depuis plus d’un siècle l'un des huit centres de l'école des Arts et Métiers.
Après Cluny, direction vers le tunnel du Bois Clair, le plus long tunnel de France pédestre et cycliste désormais ouvert à une Voie Verte (1,6 km). Il parait qu’il abrite également sept espèces de chauve-souris mais nous ne nous arrêtons pas pour vérifier.
Après notre pause déjeuner dans les hauteurs mâconnaises, nous engageons nos montures dans le Beaujolais verdoyant. Les vignerons s’affairent sur des tracteurs géants. C’est l’époque de l’élagage pour éclaircir les vignes. Les montées se succèdent avec des vues de plus en plus spectaculaires sur des appellations beaujolaises connues : Chénas, Juliénas, Moulin à Vent, St-Amour, Chiroubles, Morgon, Fleurie… au total, 12 appellations, 10 crus.. qui l’eût cru ?
Pendant longtemps, le beaujolais a malheureusement souffert du marketing bas-de-gamme du beaujolais nouveau. Qui n’a pas tenté de découvrir le 3ème jeudi de novembre si le breuvage rouge à peine fermenté avait le goût de kirsch ou de banane ? Ces arômes ne sont pas des illusions car non seulement liées au cépage lui-même - pour le Beaujolais rouge uniquement du Gamay et au-delà de l’expression du terroir - mais encore au type de levure choisie pour la fermentation. Pour le goût banane par exemple, la levure 71B favorise particulièrement l'expression des esters, tels que l'acétate d'isoamyle libérant cette odeur de banane.
Ce soir, nous n'oserons pas demander une bière ou une Weinschorle - un vin blanc coupé avec de l’eau pétillante tel que l’apprécient mes compatriotes allemands, de peur de nous faire chasser par les Villiatons, les habitants de Villié-Morgon. Peut-être testerons nous un beaujolais blanc .. avec beaucoup de modération bien évidemment !
A votre santé .. et n’hésitez pas à vous abonnez !
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